Avez-vous un "B....job " ou " emploi qui ne sert à rien " ?
15/11/19. CHANGER POUR VIVRE. COACHING MNUNEZ
Qu'est-ce qu'un "B... job" ou boulot à la c..."?
Termes peu ordinaires mais qui décrivent des situations complètement folles dans le monde du travail.
C'est le livre de David Graeber, anthropologue et économiste ( "Bull.... jobs" édition Simon & Schuster en anglais et Les Liens qui libèrent en français ) qui a bien résumé ce que beaucoup (dont moi-même) ont observé ( en se demandant si on n'avait pas des hallucinations ou si on n'avait pas l'esprit un peu embrouillé ) en entreprise depuis quelques années...
ET NON , nous ne rêvions (cauchemardions pas...)
Avant il y avait le travail " alimentaire", peu intéressant, peu rémunéré, répétitif , sans possibilités de progression professionnelle, personnel, qui paye le loyer et les charges, produisaient des biens ou des services ( ex travailleurs à la chaîne, caissières à mi-temps avec pause de 4 heures ne leur permettant pas de voir leurs enfants, etc)
De nos jours, il y a le travail qui ne sert à rien.
La plupart des gens sont émotionnellement vulnérables et pensent : "Je ne suis qu'un pion, qu'un pantin, un collaborateur obéissant " et utilisent le cynisme
Il y a un déséquilibre entre vie personnelle et professionnelle, sous couvert de menace de chômage. La vie est une compétition , il faut se débrouiller pour survivre, nous disait-on.
La santé , l'éthique, la famille , la Nature sont laissées de plus en plus de côté au profit du travail. Est ce que cela en vaut la peine ?
Ennui au travail
Toute la journée ne faire que des réunions ou des comptes rendus de réunions de réunions, des power points que personne ne regarde.
Certains collaborateurs en produisent rien , ont des noms de poste avec au moins 6 mots tous plus nébuleux les uns que les autres, ne correspondant à rien de précis , ni de concret.
Tout comme la société de surconsommation nous pousse à travailler plus pour consommer plus de choses futiles et inutiles à notre bonheur, ce qui nous frustrera car consommer ne nous rend pas plus heureux et le fait que le sentiment de vide et de manque ne soit pas comblé après un achat, créera un cercle vicieux et nous sentant frustrés , nous irons acheter autre chose (pour découvrir un jour -peut-être -que nous ne sommes pas plus heureux et que le bonheur n'est pas dans "l'avoir" mais dans "l'être")
Certains collaborateurs s'ennuient ,même leur énorme salaire , leur CDI,leur statut n'est pas une compensation à leurs yeux.
La plupart démissionnent et créent leur propre entreprise, après avoir chercher une entreprise où les conditions de travail leur correspondent plus et un sens à leur vie.
La vie est courte , on a raison de vouloir l'employer à bon escient.
On passe de 7 à 8 heures, plus les trajets par jour , 5 jours par semaine (et certains travaillent aussi pendant le week-end, ayant deux emplois, ou sont cadres).
Travail et vie personnelle sans intérêt.
Certains n'ont pas de vacances et regardent la télé et des programmes sans intérêt ou jouent à des jeux vidéo et ne font , ne parlent que du travail.
En grandissant ,nous nous sommes coupés de nous-mêmes, les entreprises utilisent cela pour maintenir les employés dans un moule, la tristesse , la peur, la compétition.
Graeber écrit que le 1% de la population contrôle les richesses et les "tâches" dites utiles ou importantes.
Les professeurs , les femmes de ménages , les auxiliaires de vie , les jardiniers, les infirmières etc sont sous-payés alors qu'ils sont utiles à la société alors que des personnes ne faisant pas une profession utile sont surpayées.
5 catégories de bulls... jobs
- Les larbins : sorte de cour
- Les porte -flingue : ceux qui font des chantages à la place des managers
- Les "rafistoleurs" : ceux qui réparent les erreurs de leurs supérieurs hiérarchiques incompétents ( il serait plus rentable de licencier ledit manager !)
- Les cocheurs de case : employés qui cochent des cases en montrant un travail qui n'est pas fait en réalité ( cette fonction détourne du temps et des ressources)
- Les petits chefs : ceux qui délèguent leurs tâches aux autres et ceux qui créent des tâches inutiles qu'ils confient à leurs employés.
Les attentes et la quête de sens au travail ont changer et ne sont plus en harmonie avec le monde de l'entreprise.
Longtemps, on nous a fait croire que nous devions faire un choix, choisir un chemin, un manuel ou un intellectuel, un poète ou un ingénieur. que nous vivions dans un monde binaire..
Ou /ou, face à et (exemple : Spiritualité, sérieux, don de soi , frugalité , bio ou sport ,fun, gourmandise, voyager, créativité; travail ou bonheur; travail ou famille; travail ou loisirs).
Quel choix avons-nous ?
Etre soi et ne pas être aimer ou trouver un travail, là est le problème.
Le travail , alors nous vide de notre substance , de notre vie, de notre joie, de notre énergie.
Cependant si nous laissons de côté, l’éthique, la spiritualité , l'identité , le respect, la compréhension , la justice ou l’équilibre, notre âme/notre joie/notre cœur meurt.
Si on choisit de mauvaise grâce , on se coupe d’une partie de nous-mêmes et on est pris au piège.
Plus on va cultiver l’un des deux côté, plus l’autre va aussi fleurir. Il est bon d’accueillir tous les aspects de nous-mêmes afin de progresser.
Nous sommes au monde pour exprimer tous les cadeaux/les talents que nous avons dans le cœur.
Il n'y a pas de limite à l'expression de nos talents.
Chacun a un pouvoir qu'il doit utiliser pour contribuer à la société.
Le livre de Graeber est très puissant car il donne des solutions pour éviter le burn out, le bore out , voire le suicide des employés.
Il est vital de revenir à la collaboration, à la coopération.
Graeber met à la fin le lecteur ,face au fait que la société avec les robots accroît les jobs à la ... , afin de maintenir l'emploi de collaborateurs , pour éviter un chômage beaucoup plus élevé et que les gouvernements et les entreprises entretiennent la création de ces jobs à la c.., car la société entière est en mutation face à la mondialisation , de nouvelles connaissances doivent sans cesse être acquises, tout s'accélère , il faut une croissance toujours durable et exponentielle ( ce qui est une utopie).
Il faut arrêter de ne penser qu'à la quantité pour revenir à la qualité.
La Planète est limitée, finie . La croissance ne peut pas être infinie, même si les rêves et les pensées sont infinies.
Un travail pour tous les actifs, sur une Planète pillée n'est plus possible/gérable à ce jour .
Cela ne pourra pas non plus exister dans le futur donc , il faut réinventer la notion de travail (à temps plein), du salaire ( vers un revenu de base /un salaire universel ? ) du développement durable et des parcours scolaire, personnel et professionnel.
Nous avons besoin de nous réconcilier avec notre cœur et notre intuition, pour être responsable de notre vie, de notre attitude au travail comme dans notre vie personnelle..
Tout un programme !
Pour aller plus loin : article de Quentin Périnel , Figaro 2018 et Programme Complément d'enquête France 2, idées de Jiddu Krisnamurti